La création de l’UNOR

Les cercles ayant pris solidement pied dans le pays songèrent à créer un organe qui les réunirait, qui leur vaudrait plus d’influence et leur donnerait plus d’allure. « L’union fait la force ! », proclame notre devise nationale. Ils établirent en 1935, autour du Lieutenant-colonel BEM R. LENTZ, un organe coordonnateur. C’est l’« Union Nationale des Officiers de Réserve » (UNOR), en Néerlandais la « Nationale Unie van Reserveofficieren » qui deviendra la « Nationale Vereniging van Reserveofficieren » (NAVRO, et à partir de 1975 NVRO). Et en janvier 1935, le ministre de la Défense Nationale signait l’acte de constitution de l’UNOR, entérinant par là la création de l’organe qui allait coordonner les différents cercles locaux et régimentaires. Les statuts de l’UNOR furent publiés au Moniteur Belge du 2 février 1935.

 

Les buts de l’UNOR étaient :

 

Au cours des ans ces buts furent plusieurs fois modifiés et adaptés, et aboutirent finalement, en 1965, à ceux qui, après quelques « toilettages », sont repris actuellement dans nos statuts (assemblée générale du 21/03/1965) :

 

Il est également intéressant de noter la composition du Conseil d’Administration à cette époque là. Il comptait 33 administrateurs répartis comme suit : 10 pour l’infanterie, 6 pour l’artillerie, 3 pour la cavalerie, 3 pour le génie, 3 pour l’aéronautique militaire, 2 pour le corps de transport, 2 pour le service de santé, 1 pour le service vétérinaire, 1 pour les services administratifs, 1 pour la gendarmerie et 1 pour les services divers (com. Militaire de réserve, mobilisation industrielle).

 

Également lors de l’assemblée générale de 1965, l’on introduit le terme de « groupement ». Les administrateurs étant quant à eux élus à partir de listes de membres associés présentés par les groupements. Chaque groupement avait droit à au moins un administrateur. Le nombre de ces administrateurs s’élevaient alors à 70 ! En 1972, les statuts furent à nouveau adaptés, et le nombres des administrateurs fut réduit à 40.

 

Le premier Président de l’UNOR fut le LtCol BEM R. LENTZ. Il le resta jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale. Le terme « Président » changea également de temps en temps : en effet, on parla de Président de 1935 jusqu’à la fin des années 1950, puis de Président national pendant quelques années, puis fin des années 1960-début des années 1970 à nouveau de Président, et de 1973 à 1990 de Président général. Enfin en 1990 on opta pour le terme Président national.

 

Dès sa fondation, l’Union Nationale des Officiers de Réserve consacra de nombreuses réunions en séances plénières et en commissions, à l’étude du statut de l’OR, de son perfectionnement et de son utilisation. Elle organisa aussi des conférences d’information et d’instruction (dont la plupart eurent lieu en son local du Boulevard de Waterloo), un colloque national, qui se réunit à l’Athénée Robert Catteau, et une séance académique internationale dans la grande salle du Palais des Beaux-Arts. Grâce à un travail remarquable de ses dirigeants et en raison du prestige personnel du Lieutenant-colonel BEM LENTZ, l’audience de l’UNOR fut, dès cette époque, considérable.

 

Mais l’UNOR était également active au niveau international. En juin 1935, elle invita des délégations d’OR de France et des Pays-Bas à Bruxelles. Une séance académique fut organisée à l’École Royale Militaire, et un défilé de 5.000 OR eut lieu devant le Roi Léopold III, ce qui devait . démontrer ce pourquoi elle avait été créée. Cette rencontre n’était qu’un début. En effet, l’UNOR entretint des relations intéressantes avec l’Union Nationale des Officiers de Réserve de France, à qui une délégation de l’UNOR rendit visite à Paris en 1937, et avec l’Algemene Vereniging van Nederlanse Reserveofficieren qui la reçut à Breda en 1938 dans le cadre prestigieux de l’Académie Royale Militaire, qui allait recevoir la CIOR sous une présidence belge trente-deux ans plus tard. On trouve dans ces relations lointaines déjà, les bases sur lesquelles allait s’appuyer, en 1947, la Fondation de la Confédération Interalliée des Officiers de Réserve à Bruxelles. Nous en reparlerons plus loin.

 

Léopold III allait à son tour essayer de rendre notre armée plus valable. En même temps, face aux grandes puissances, il tenterait de faire prévaloir la neutralité de notre Pays. C’est par là qu’il espérait voir préservée notre indépendance. Espoir déçu : la tourmente n’épargnerait ni nous ni nos voisins hollandais.

 

L’UNOR édita une revue, où parurent d’intéressantes études largement illustrées aux divers conflits de l’époque et particulièrement à la guerre d’Espagne.

 

Si l’activité de l’UNOR fut intense au plan national, elle s’étendit à l’ensemble du pays par les initiatives propres des unions, des amicales régimentaires et des cercles régionaux d’OR.